Milan Jovanović

Le Big bang du Nouvel Univers

Moebius, „Kita mahnita“ /Le Bandard fou/, „Darkwood“ i „Čarobna knjiga“, Belgrade, 2014.

"Kita mahnita", ce qui est presque une traduction littérale du titre original français Le Bandard fou, est le premier roman graphique que Jean Giro a publié sous son pseudonyme de Moebius. Il est probable que les historiens d'art conservateurs n'auraient pas évoqué cet œuvre qui déjà dans son titre permet une telle phrase provocatrice, à ne pas mentionner l’abondance des scènes dissipés de contenu explicite. En ce sens, Le Bandard Fou pourrait être un paradigme de l'ensemble du traitement de la bande dessinée pendant des années, voire des décennies du XXe siècle. Bien que de nombreuses œuvres du neuvième art sont été assez tôt reconnus (il faut se rappeler de Picasso qui admirait Winsor McCay), pour la plupart du monde la bande dessinée n’était qu’une lecture pour les enfants ou, au mieux, une simple évasion. Mais ce n'est pas surprenant, vu le fait que chaque nouvelle forme d'expression artistique, qui a suffisamment de puissance expressive pour toucher les normes rigides enracinée dans la tradition, est initialement accueillis avec résignation, condamnation ou assez souvent avec colère (rappelez-vous à quel point et de quelle manière les impressionnistes ont été contestés, tout juste une décennie avant l'apparition de la bande dessinée, dans la forme d’aujourd’hui qu’on la définit le plus souvent!). La bande dessinée et le film, deux nouveaux arts, nés vers la fin du XIXe siècle, mais qui appartiennent incontestablement au XXe siècle, ces deux magnifiques portées de cultures contemporaines, proviennent de siècle, probablement, la plus turbulente de l'histoire humaine. Le siècle de guerres brutales, le siècle de l'extermination et de la mort, le siècle dans lequel l'homme a inventé la façon qui lui permettra de détruire soi-même et toute la planète... Ce dernier fait pourrait être interprété au point de vue plus optimiste, en termes d'acquisition de toute responsabilité pour son propre avenir, et donc de sa liberté, presque absolue, du choix. Dans un tel moment de l'histoire, la bande dessinée et le film comme les représentants d’art jeune ont été sporadiquement exposés aux effets de l'idéologie gouvernante et des périodes de la censure plus ou moins sévères. Mais la force de réaction était toujours plus puissante. Après chaque pression sur sa forme ou ses sujets, la bande dessinée atteindra des progrès, que ce soit à propos de la découverte de nouvelles techniques expressives (qui est une question d'analyse interne de la bande dessinée comme une forme d'art), d'une liberté de question de choix, la liberté d'expression ou de la pensée... D’un pas léger, la BD a commencé à occuper la place qui lui appartient aujourd’hui, et les auteurs qui la pratiquaient, ont acquis un plus grand respect par les critiques (le public ne l'avait jamais contesté). La plus grande mérite pour cette conquête de la liberté vient aux grands artistes qui ont trouvé le sol le plus fertile pour son expression dans le domaine de bande dessinée. Et l'un des plus importants est Jean Giraud. Surtout dans la partie de l’œuvre qu’il a signé sous pseudonyme de Moebius. Le développement de la bande dessinée, vu dans les stades, dans une large mesure pourrait être déterminé par l'apparition de Moebius, et par conséquent, l'étude du neuvième art doit être considérée comme le point d'orientation si quelque chose s'était passé avant ou après l’apparition de Moebius. Tel est sa force d’ouragan par laquelle il a changé le cours du développement de la BD dans le dernier tiers du XXe siècle. Juste dans ce sens, on peut parler du Bandard fou comme un paradigme du traitement de la bande dessinée comme un art. Devant nous est une œuvre qui peut sembler trivial, voire banal, mais seulement si on la regarde sans intérêt. Sans une analyse plus profonde et la connaissance de son importance, cet album pourrait être accueilli d’un présage négatif, comme s’il s’agit de la littérature pulp, dans le meilleur cas. Mais Le Bandard fou est un bâton de deux bouts. C'est un livre qui parle d’un langage entièrement nouveau, mais lequel on comprend tous ou, au moins, ont entendu parler. Le livre qui, comme une grande comète, annonce la venue d’Arzach, de major Grubert (du Garage hermétique), Les Mondes d'Edena... certaines des plus grandes œuvres du neuvième art, et peut-être de tout l'art du XXe siècle. Le livre qui nous introduit à la période où les auteurs qui créaient des bandes dessinées ont commencé à être traités comme des stars de la culture pop ou les esprits créateurs qui suivent zeitgeist. Moebius était tous les deux.

Quand on analyse l’opus de Moebius, surement que Le Bandard fou n’est pas le monolithe d'une importance cruciale pour l'auteur. Giraud a annoncé ces histoires de la manière de Moebius plus tôt dans le magazine Pilote (sous son vrai nom), tandis que ce pseudonyme Moebius il a déjà utilisé une décennie plus tôt dans une poignée d'histoires courtes publiées dans un magazine underground assez étrange, appelé Hara-kiri. Ceci est le premier album, "un long métrage" signé par pseudonyme de Moebius, dans un style qui allait plus tard fusionner inséparablement avec lui. L’album Le Bandard fou été publié en France en 1974. Éditions du Fromage a été fondée par d'anciens membres de la revue Pilote. Un peu plus tard, d'une manière similaire, il sera fondée la maison d’édition Les Humanoïdes Associés, et cette décision sera l'un des moments les plus importants dans la carrière de Moebius et de ses collègues et associés – Philippe Druillet et Jean-Pierre Dionnet. Moebius n'a jamais caché le fait qu’il avait trouvé son inspiration initiale pour l'expressivité des dessins et la netteté de la langue pour le premier album, comme les miniatures précédentes de déjà mentionné Hara-kiri, Gross, dans le magazine underground américain MAD, chez Harvey Kurtzman et ses associés. Aussi dans les œuvres de Robert Crumb. Dans les décennies qui suivent, Moebius sera celui dont l'influence va même dépasser l'importance de ces auteurs et il aura le rôle important chez les générations d'artistes en Europe et aux États-Unis. Océan entre les deux continents était un ruisseau peu profond pour le tsunami qui va suivre.

L'album que vous tenez dans vos mains (sans entrer dans l'analyse freudienne de savoir si Moebius avait dans la subconsciente plus large conception du plan, ce qui le menait à donner ce titre), a semé la graine d'un univers entier qui sera développé dans les prochaines œuvres de Moebius. Et bien que certains de ces albums n’aient pas beaucoup de liens communs et qu’ils puissent être lus à peu près tout comme des entités autonomes absolus, ils contiennent presque toujours une référence qui pointe vers un autre album, quoi qu’il s’agisse de celui qui précède ou de celui qui suit. Dans le Bandard fou qu’on peut trouver des indices sur ce qui allait suivre. On verra de nouveau l’astéroïde céleste «Fleur» chez Major Fatal (ou Garage hermétique, comme les Américains ont traduit cet album, ce qui est plus tard devenu le titre égale à l'original). Nous aurons également la chance d'en savoir un peu plus sur la dame Kowalski, dans le même album. Ayant pris ça en compte, il est bien clair que Moebius a précisément cherché à créer un univers unique. Ou il faut plutôt dire, plus parallèles univers qui coexistent l’un à coté de l’autre...

Pour un plaisir plus complet, il faudrait attirer l'attention aux lecteurs qu’on peut y trouver un hommage à Charlier (avec qui Giraud a créé Blueberry) aussi comme à Hubinon et son Barbe Rouge. Mais cet hommage a été très élégamment réalisé par un éloge simultané à Goscinny et à Uderzo et leur parodie dans les bandes dessinées d'Astérix. Il s’agit bien sûr de l'équipage de pirate (constitué de personnages de dessins animés de la série Barbe Rouge), qui a subi un désastre complet quand il rencontre les invincibles Gaules, ce qui les conduit à la phobie de tout ça qui, à distance, ressemble à un navire gaulois. Une sorte de parodie a été faite avec la forme du chapeau/casque avec des oreilles semblables à celles de fameuse souris de Disney que le Bandard fou porte dans sa tentative de se cacher de la police. Où se termine l’hommage et où commence la parodie, c’est à la fois facile et difficile à identifier. Mais il faut souligner que les références de Moebius ne franchissent jamais lignes du bon goût.

Enfin, comme une sorte de conclusion sur le premier album de Moebius, il est commode de paraphraser la préface d’éditeur américain qui, d'ailleurs, n'a pas eu le courage de traduire le titre original, mais a décidé d’aller en toute sécurité avec le titre "plus doux", Horny Goof. On a cru que l'univers de Möbius est tellement 'original qu’il ne nous donne pas le droit d'interférer dans son authenticité et ainsi perturber en aucune façon les contextes sous cachés. Notamment pas en raison de suivre le trend du langage politiquement correct ou pour plaire aux opinions puritaines. La fluidité de la traduction est certainement réalisable sans interventions difficiles dans le texte original. Toutefois, dans l'édition américaine déjà citée (et publiée chez Dark Horse) il y a un tel constat assez exact, qu’il est dommage de ne pas le mentionner- et il est dit que le coup de la première édition du Bandard fou en France représente le Big Bang dans laquelle l'univers de Moebius est né!

De Jean Giraud à Moebius

Jean Henri Gaston Giraud est né le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne, banlieue de Paris. Il était le seul enfant de parents assez vite divorcés, alors que Giraud n'avait que trois ans. Dans de telles circonstances, la plupart du temps de son enfance il a passé avec ses grands-parents. Si et dans quelle mesure ce fait a influencé son chemin de vie ultérieure, on va laisser aux psychologues à évaluer. En dépit de ces développements, ses parents auront certaine importance dans sa vie. Son père était un personnage mystérieux, comme Giraud lui-même a déclaré plus tard, qui faisait des travaux dont personne n’a jamais parlé, ce qui était très fascinant et captivant pour le garçon. Aussi, son père était celui qui l’a introduit à lire la science fiction. Quelle est la signification de ce fait, on verra en lisant les bandes dessinées de Moebius. Sa mère était vendeuse, d’un esprit gai, naïve et un peu aventureux. Pendant une période de sa vie, elle a vécu avec un joueur de poker professionnel, et assez vite elle est allée vivre au Mexique, où elle s'est remariée. Visites périodiques ultérieurs chez sa mère au Mexique exotique auront pour le jeune dessinateur à peu près la même puissance comme la lecture de science-fiction. Après la fin de l’école primaire, jeunes Giraud a fait une pause de deux ans, et puis, en 1955, à l'âge de seize ans, il s’inscrit à l'Institut des Arts Appliqués. Dans la même classe avec lui est un autre géant de la bande dessinée française, Jean-Claude Mézières. Parmi eux est née une amitié profonde qui durera jusqu'à la mort de Moebius. Après deux ans, il a abandonné les études et a décidé d'aller au Mexique chez sa mère qui s’est mariée pour la seconde fois. Bien que plus tard il a parlé qu'il avait besoin d'une figure paternelle, il ne l’y trouva pas, car entre-temps, sa mère a divorcé de son second mari. Mais il a souvent souligné que ce temps qu'il a passé au Mexique pour lui a été une expérience merveilleuse, plus importante que sa troisième année d'études. Il a dit qu'il y a rencontré la musique bebop, la marijuana et le sexe, les choses qui l’ont changé à la fois physiquement et mentalement. Il a passé huit mois au Mexique, puis est revenu en France, où il a passé une période de vingt-sept mois dans le service militaire obligatoire. Il a servi seize mois en Allemagne et le reste en Algérie. Ce fut le temps de paix et soldat Giraud y a cherché chaque moment qu'il pouvait à se retirer dans un coin et dessiner. À l'expiration de cet engagement, en 1961 et à son retour en France, il a commencé à coopérer avec le célèbre auteur de bandes dessinées, Joseph Gillain, mieux connu sous le pseudonyme Jijé (1914-1980). Jijé avait déjà une expérience formidable, très respecté western Jerry Spring et était l'un des principaux auteurs de l'hebdomadaire belge Spirou. La collaboration avec Jijé de Giselle lui a amené cette figure paternelle qu’il cherchait si longtemps, aussi bien que le mentor dans le monde de la bande dessinée. Il a aidé à son professeur en tant qu'assistant, et dans le onzième album de Jerry Spring – La Route de Coronado (publié chez nous dans le magazine Gigant, numéro 5), il a été chargé de l'encrage. Il s’est développé rapidement et déjà en 1962, il a obtenu un nouvel emploi. Le magazine Pilote, hebdomadaire de Dargaud, a lancé le 31 octobre 1963 une des séries western le plus connu, et c’est avec l’épisode de Fort Navajo que la saga du lieutenant Mike Steve Donovan, dit Blueberry. L’auteur de scénario est le doyen de la bande dessinée franco-belge, l’auteur de Buck Danny, de Barbe Rouge, des aventure de Tanguy et Laverdure... Jean-Michel Charlier (1924-1989), tandis que le dessin est confié au jeune et prometteur Giraud sur recommandation de Jijé. Dès lors, Blueberry et Giraud la Banque seront inséparables pendant plus de quatre décennies. Si on n’analysait que cette partie de sa bibliographie, qui a été signé sous son vrai nom, Blueberry serait sans aucun doute son opus magnum. Jusqu’en 2005, en tant que dessinateur et scénariste occasionnel, il a laissé derrière lui 28 albums du Lieutenant Blueberry et trois autres albums du Marchall Blueberry et de La jeunesse de Blueberry. Le travail sur une série exigeante et principalement commerciale a nécessité la précision de l'artisanat, aussi bien que de la conformité aux exigences de forme et de genre. Sans mentionner que le travail devait être exécuté dans le délai fixé. Plus tard, Giraud interprétera tout cela comme une bénédiction qu'il lui a donné la discipline nécessaire. Aussi, chaque fois qu'il voulait atterrir de hauteur moebiusque, il pouvait toujours trouver refuge dans cette série qui lui a fourni la sécurité nécessaire. Le traitement que Blueberry avait chez le public et les critiques illustre le mieux quelle compétence glorieuse avait Giraud. Ce que Giraud considérait comme retour aux cours classiques et normales, sur des nombreux plans (cadrage, la dynamique du film, incroyable virtuosité du dessin, ce qui ne nuit pas en aucune façon le récit...) était original, créatif et inaccessible à la plupart des auteurs.

Dix ans après le premier départ, en 1965, Jean Giraud voyage à nouveau au Mexique. Cette fois-ci il aura des expériences complètement différentes. Il a parlé plus tard de ses expériences avec la solitude, l'anxiété, de l'expérimentation avec des champignons hallucinogènes. De nombreux théoriciens croient que ces séjours au Mexique ont initié ce changement à devenir Moebius. Au retour de ce deuxième voyage, Giraud a passé toute décennie dans un flou artistique. Il a travaillé sur Blueberry et sans cesse a développé sa technique de dessin. Occasionnellement, il a travaillé comme illustrateur de livres de science-fiction, dessiné des affiches, mais la transformation créatrice de la Moebius n'a pas été visible. À vrai dire, les premières bandes dessinées sous le pseudonyme de Moebius il a publié déjà dans le magazine satirique Hara-kiri, en 1963 et 1964. C’était des BD courtes de science-fiction, il y’en avait vingtaine. Mais après 1964, Moebius a "disparu". Seulement dix ans plus tard, en 1973 et de nouveau en 1974 il utilise à nouveau ce pseudonyme pour les bandes dessinées courtes dans le magazine Pilote. Aujourd’hui, on peut apercevoir une certaine ébauche d’éruption qui va suivre.

Le ruban Möbius est une surface compacte dont le bord est homéomorphe à un cercle. Autrement dit, il ne possède qu'une seule face contrairement à un ruban classique qui en possède deux. Elle a la particularité d'être réglée et non-orientable. Il est facile de visualiser la bande de Möbius dans l'espace : un modèle simple se réalise en faisant subir une torsion d'un demi-tour à une longue bande de papier, puis en collant les deux extrémités. Le résultat est un corps solide avec des propriétés inhabituelles. Il est possible de faire glisser une ligne avec un crayon sans casser la ligne pour imprimer une ligne sur les deux côtés de la bande. Le ruban est nommé d'après l'un des deux mathématiciens qui l'ont découvert en 1858 - August Ferdinand Möbius. Il est clair que Jean Giraud avait à l'esprit précisément les propriétés du corps quand il a choisit ce pseudonyme sous lequel il va créer une de plus grandes œuvres de l'art moderne. Avoir deux visages et une ligne, deux termes et une main, qu’on n'a pas besoin de lever du papier, deux esprits et un corps ... être à la fois Jean Giraud et Moebius! Nomen est omen. Dans les décennies qui suivent, l'artiste se déplace de façon erratique d'une expression à l'autre et avec aisance naturelle et incroyable il va donner un trésor magnifique, révélant dans son expression dans la forme de la bande dessinée les 'espaces qu’on n’a pas connu jusque-là.

En 1974, Giraud a publié le premier album sous le pseudonyme de Moebius pour Éditions du Fromage. Le Bandard fou a été le premier album publié par la maison d'édition indépendante. La BD est vendu si vite que la maison d'édition nouvellement formé Les Humanoïdes Associés l’a publié à nouveau en 1975. Ici commence l’histoire vraie de Moebius, ce créateur inoubliable et l'un des plus magnifiques artistes que la bande dessinée a jamais eu. Sa carrière a été très riche. Sans compter les bandes dessinées qu’il avait publié comme Jean Giraud, Moebius a, hors de cela, créé une vaste bibliographie composé de vingtaine d’albums. Il est difficile à mesurer sa contribution à d'autres arts (surtout dans le domaine du film), car il a connu un grand succès comme le designer et le scénographe, et ​par conséquence ​son impact dans toutes les sphères de la culture nécessite une analyse détaillée. Jusqu'à sa mort, le 10 mars 2012 à Paris, Moebius a scellé sa marque indélébile, que les générations qui suivent auront la chance d’étudier. On va écrire de tout cela dans les livres à venir.

Quatre décennies après l'apparition du premier album de Moebius, Darkwood et Carobna knjiga lancent un majeure projet de publication des œuvres de Moebius en serbe. Les bandes dessinées de Moebius n’ont jamais été publié chez nous (à l'exception de quelques histoires courtes dans des magazines), ce qui est assez inexplicable, vu l’agilité de nos éditeurs. Blueberry de Giraud est publié dans son intégralité, Incal a également vu deux éditions en serbe, mais la plupart d’œuvres de Moebius n’avait pas la chance d’être publié en raison de diverses circonstances. Il était temps de corriger cette erreur et donner à nos lecteurs ce chef d’œuvre dans l’équipement qu’il mérite. Avec les matériaux de soutien qui vont essayer de saisir la créativité de Moebius dans le contexte de l'époque où les albums individuels ont été créés.

Réjouissons-nous et ayons peur d’incertain et soyons prudents. Comme une expédition qui a fait le premier pas sur un terrain inconnu. Devant nous est le voyage à travers les univers de Moebius!

На Растку објављено: 2016-01-05
Датум последње измене: 2016-01-06 18:41:18
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